Annie Aningmiuq quitte ses rôles au sein du gouvernement et des organismes à but non lucratif pour aider les Inuits à renforcer leurs intérêts commerciaux

par Derek Neary

« Je voulais assurément retourner dans les collectivités, et le fait de travailler au sein d’une organisation inuite exploitée par des Inuits a été un incitatif majeur », a déclaré Annie Aningmiuq, nouvelle vice-présidente des relations gouvernementales et communautaires chez Nunasi Corporation.

Photo : gracieuseté d’Annie Aningmiuq

Annie Aningmiuq est impatiente de retourner au Nunavut, et elle a maintenant une autre raison de se déplacer si la COVID-19 le lui permet : elle occupe de nouvelles fonctions.

Mme Aningmiuq a récemment été embauchée comme vice-présidente des relations gouvernementales et communautaires de la Nunasi Corporation.

Comme elle a vécu à Ottawa au cours de la dernière décennie, elle n’a pas été sur le terrain dans son territoire natal depuis environ un an et demi en raison de la pandémie. Mais elle espère bientôt effectuer des vols aller-retour pour aider la société Nunasi, établie au Nunavut, à développer ses activités.

« Lorsqu’elle s’est présentée à moi, cette occasion m’a fortement intéressée, car elle signifiait que je pourrais revenir dans le Nord. Je voulais assurément retourner dans les collectivités, et le fait de travailler au sein d’une organisation inuite exploitée par des Inuits a été un incitatif majeur », a-t-elle expliqué au sujet de sa décision d’accepter le poste.

Mme Aningmiuq est originaire de Pangnirtung et connaît bien certains des partenaires de Nunasi, comme les associations inuites et les sociétés de développement inuites, et certains des clients de Nunasi, comme le gouvernement du Nunavut et le gouvernement fédéral.

L’expansion et l’amélioration de l’exploitation des foyers Larga, qui desservent les Inuits en déplacement, constituent une autre priorité.

« J’ai vraiment hâte de me lancer dans le travail qui m’attend », a-t-elle déclaré.

Fondée en 1976, Nunasi Corp., établie au Nunavut, possède également des investissements dans les domaines de la construction, de l’immobilier commercial, de la vente au détail, du stockage de carburant de masse, de la logistique et de l’approvisionnement.

Mme Aningmiuq a récemment occupé le poste de conseillère en matière de politiques et d’affaires régionales auprès de Carolyn Bennett, ministre des Relations Couronne-Autochtones. Pendant cette période, Mme Aningmiuq a participé à des dossiers comme celui du Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne et des femmes et filles autochtones disparues et assassinées. Pendant près de deux ans, elle a voyagé avec la ministre et préparé des notes d’information.

Elle était présente en janvier 2019 lorsque la ministre Bennett a présenté des excuses à Arviat pour la politique de relocalisation forcée des Inuits que le gouvernement fédéral a appliquée par le passé.

« Mon rôle était de m’assurer que ces excuses soient faites d’une manière très respectueuse; il s’agissait évidemment d’un sujet très sensible pour la communauté », se souvient Mme Aningmiuq.

Lorsque son poste au gouvernement fédéral a été mis en péril en raison des élections d’octobre 2019, Mme Aningmiuq a assumé un rôle de direction au sein du service des politiques et des communications de l’Association nationale des centres d’amitié.

Éducation et formation

Aningmiuq a étudié à l’Université de Guelph, où elle a aimé suivre des cours sur l’environnement et en études de la femme.

Elle a depuis suivi des études circumpolaires à l’Université de l’Arctique et prévoit s’inscrire à des cours de développement d’entreprise pour renforcer ses connaissances et ses capacités dans sa nouvelle profession.

Elle est diplômée du programme de préparation aux études supérieures de deux ans du Nunavut Sivuniksavut. Elle s’est ensuite inscrite au programme Jeunesse mondiale Canada, dans le cadre duquel elle a effectué un séjour de trois mois en Inde. Bien que cette expérience se soit déroulée il y a une douzaine d’années, elle aura été marquante pour elle.

« Je viens d’une ville de 1 500 habitants, et je me suis tout à coup retrouvée dans un endroit très peuplé qui était complètement l’inverse de ce que je connaissais, et cela m’a fait réaliser des choses et m’a fait réfléchir à ce qui se trouve hors de ma zone de confort », a-t-elle déclaré.

Elle a vécu à Pangnirtung pendant les 20 premières années de sa vie et a d’excellents souvenirs du temps qu’elle a passé sur la terre avec sa famille. Elle a souvent pratiqué la pêche sur glace et a passé bien des moments heureux au camp.

Elle se souvient avoir été sur la glace avec son père et avoir attendu patiemment près d’un trou de phoque pour attraper son premier phoque alors qu’elle avait environ douze ans.

Elle a persévéré.

« Il était tellement fier de ce moment », se souvient-elle au sujet de la réaction de son père.

Bien des années plus tard, Aningmiuq connaît la réussite dans un tout autre domaine, comme tant d’autres personnes qu’elle admire.

« Les Inuits connaissent la réussite dans de nombreux domaines et il est fantastique de voir toutes leurs réalisations, en particulier celles des femmes inuites », a-t-elle déclaré. « Ces dernières années, j’ai vu des femmes inuites accéder à des postes de direction, que ce soit dans le domaine des arts ou de la politique. Je suis impressionnée par leurs accomplissements et j’essaie de suivre leur exemple. »

 

Extrait de – NUNAVUT NEWS

par Derek Neary

Voir tous les articles